HAÏTI LE DILEMME
HAÏTI LE DILEMME
Source : « Saïd », journal marocain AUFAIT n°662 du 18/01/10 page 2
Remarquable de bon sens cette caricature par « Saïd »
parue aujourd’hui même dans la journal gratuit marocain (là on peut en être fière) au sujet de la catastrophe du séisme de Haïti.
Elle pose une question cruciale à notre avis : face à une telle catastrophe faut-il privilégier la mise en œuvre d’abord de la logistique,
qui n’intéresse généralement pas les caméras, ou l’aide physique proprement dite qu’on aime exhiber avec son corollaire d’images violentes
Mieux encore qui dit logistique, dit non seulement les infrastructures de base mais aussi la sécurité et
l’ordre (...). A titre personnel, j’ai été choqué il y a quelques années par l’envoi de militaires dans les zones de catastrophes, non pas pour aider, mais faire respecter la loi. Après réflexion
on se rend compte que l’anarchie, l’insécurité, le manque d’éducation, la panique et les mouvements de foules peuvent causer souvent plus de morts que la cause originelle des
catastrophes.
Il y a une profonde dualité entre une aide humanitaire rationnelle et efficiente qui prend en compte les réalités sociales mais qui est peu
médiatique car elle s’inscrit dans la durée ; et une aide humaniste à caractère philanthropique qui s’inscrit dans l’immédiat et qui donne aux médias la matière 1ère des histoires
à raconter dans les journaux télévisés.
Cela me fait penser à une phrase terrible, mais oh combien rationnelle, attribuée si mes informations sont justes au prophète Mohammed : « al fitnato achdo mina al katle » qu’on pourrait globalement traduire par « la panique et l’anarchie sont pires que la mort » c’est un sujet de dissertation d’une modernité incroyable à une époque de profusion, à tous les niveaux, et de la violence et des discoures moralisateursà connotation souvent religieuse.
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