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PHARAMSTER Un regard officinal indépendant sur les médicaments

IMPACTE DES BOISSONS SUCREES SUR LE DIABETE & LE SYNDROME METABOLIQUE

23 Novembre 2010 , Rédigé par Amster Publié dans #LECTURE OFFICINALE

L E C T U R E   O F F I C I N A L E

IMPACT DES BOISSONS SUCREES

SUR LE DIABETE & LE SYNDROME METABOLIQUE

 

 

 10-11-11-LO-Boissons-sucrees-et-Diabete.jpg

 

Mes remerciments au Dr Mouna pour la relecture éclairée de ce texte  

 

Lecture à part :

                Une étude intitulée : L'étude épidémiologique internationale sur la prise en charge du diabète (IDMPS: International diabetes management practices study), sponsorisée par Sanofi-aventis, a concerné 500 patients dans diverses régions du Maroc.

 Elle a montré que

- L'équilibre du diabète, n'est atteint que chez le1/3 des patients diabétiques de type 2 conformément aux normes recommandées par les instances scientifiques internationales

- Prés de la moitié des patients n’a bénéficié d’aucun dépistage des complications vasculaires du diabète.

Source : L. Hallaoui « Plus de 3 millions de diabétiques », Le Soir, n°700, page 9, du 11/11/10 

 

L’avis du pharmacien :

              Comme pour toute étude sponsorisée, il paraît nécessaire d’avoir un œil critique par rapport aux conclusions, avant de les adopter. En effet ce genre d’études, sans qu’elles soient faussent ne sont pas totalement justes, car elles tendent à mettre une forme de pressing sur la prescription du médicament reléguant les recommandations en matière d’hygiène de vie, qui sont fondamentales, à de simples accessoires.

Nous pensons, sauf erreur  de notre part, que la sensibilisation au problème du diabète devrait s’articuler d'abord autour de deux points essentiels non pharmacologiques (non vendeurs de médicaments, donc sans intérêt pour les sponsors) :

-  Une alimentation avec un minimum de sucre rapide

- Une activité physique régulière modérée à intense, adaptée à l’état physique.                

Il s’agit d’opérer un profond changement de comportement dans les habitudes de la population. Et justement, voici une lecture d’une méta-analyse remarquable qui met le doigt sur l’impact des boissons sucrées sur l’apparition du diabète, un sujet hautement sensible car il implique de gros intérêts financiers,

  

IMPACT DES BOISSONS SUCREES SUR LE DIABETE ET SUR LE SYNDROME METABOLIQUE :

  

Source : Malik VS, Popkin BM, Després JP, Sugar-sweetened beverages and risk of metabolic syndrome and type 2 diabetes: a meta-analysis, Diabetes Care. 2010 Nov;33(11):2477-83.

 

                C'est une méta-analyse publiée dans la revue Diabetes Care, du mois novembre 2010, rapportée par le site officiel de l’US National Library Of Medicine, diligentée par le département de nutrition de la Harvard School of Public Health

 

Méthode : 

    - Cette analyse américaine rassemble 11 études rapportées dans la base de données MEDLINE jusqu'en mai 2010

    - Elles ont porté sur un total de 310 819 adultes.(oui plus de trois cent milles cas étudiés)  

    - Ella a inclus diverses boissons sucrées, gazeuses, fruitées, thés glacés, boissons énergétiques, eaux vitaminées, etc.

 

Résultats :

     Les personnes qui consommaient 355 ml ( soit presque une canette) par jour de ces boissons avaient

    - 26 % plus de risque de souffrir de diabète de type 2,

    - 20 % de risque en plus pour le syndrome métabolique,

     par rapport à ceux qui en buvaient très peu ou pas.

 

Conclusions des auteurs :

     En plus de l’obésité, l’augmentation de la consommation des boissons sucrées, qu'elles soient énergétiques, gazeuses, en jus ou autre, est clairement associée au développement du syndrome métabolique et du diabète de type 2.

 

Note à part : le syndrome métabolique de manière simplifiée 

Il y a syndrome métabolique lorsqu’au moins 3 des facteurs de risque suivants sont présents : obésité abdominale, hypertension, glycémie élevée, faible taux de bon cholestérol (HDL) et un taux élevé de triglycérides sanguins.

 


L’avis du pharmacien

              La lutte contre la progression du diabète et ses effets délétères, ne peut pas se limiter uniquement au dépistage, au traitement médicamenteux, et au suivi des patients qui sont des nécessités de base, le véritable chalenge réside dans le changement de notre comportement alimentaire et de la pratique sportive.

En effet le sucre n’a pas été de tout temps un aliment de base, loin de là, la majorité des êtres humains jusqu’au moyen âge vivaient sans consommer aucun gramme de sucre, alors qu’ils dépensaient énormément d’énergie dans leur vie courante. Le paradoxe de l’histoire a fait qu’avec le développement de l’humanité la sédentarité s’est accrue simultanément avec la consommation de sucre sous toutes ses formes créant un véritable problème de santé publique.

              Mieux encore, le sucre étant parfois un exhauseur mais le plus souvent un masqueur de goût, sa surconsommation a biaisé la perception gustative des aliments naturels. Et de ce fait, un glissement de la consommation s’est opéré vers une alimentation au goût accrocheur (trop sucrée, trop salée et trop grasse) sur laquelle surfe allégrement les industries agro-alimentaires modernes.

              Le sucre ne peut être considéré comme un aliment de base comme c’est le cas au Maroc, loin de là, c’est au mieux un condiment et plus probablement il devrait être considéré comme un alicament car, comme le conclut la méta-analyse de la Harvard School of Public Health présentée, le sucre est fort probablement diabétogène.               

              

                         La réflexion de l’apothicaire :

Cet effet diabétogène s’expliquerait peut être par le fait que le sucre rapide crée un « choc hyperglycémique » difficilement gérable par le corps humain, contrairement aux sucres lents qui donnent au corps le temps nécessaire pour adapter harmonieusement le métabolisme aux besoins énergétiques du corps.

Entre le fruit et le jus de fruit la différence est énorme, car si le fruit entier permet rapidement de retrouver une sensation de satiété, le jus de fruit lui ne permettant pas cela crée un appel calorique favorisant une surconsommation de glucides.  

 

             Au sujet des boissons sucrées, qu’elles soient gazeuses ou non, nous vous recommandons vivement de télécharger ce magnifique travail canadien (Canadien comme d’habitude) de ce mois de septembre 2010, remarquable par son courage intellectuel et son argumentation rationnelle dans une présentation des plus agréables.

Il s’agit du Bulletin de santé publique (cliquer sur le titre, fichier PDF de 36 pages) de ce mois de septembre 2010. C’est un document publié par l’association de santé publique du Québec, ASPQ une vraie association qui honore par son travail la société civile canadienne.   

 

Plus humblement, nous vous invitons à lire sur ce même blog :

Boissons énergisantes : prendre d’abord … du recule   13/07/2010

Impact des boissons gazeuses sur la santé 19/02/2010

Hygiène de vie et diabète 09/05/2010

 

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