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Le sytème bancaire marocain le déphasage entre crédit à la consommation et crédit à l'investissement

19 Mars 2013 , Rédigé par Amster Publié dans #REFLEXIONS

 

RÉFLEXION

Le système bancaire marocain

Entre promotion du surendettement des ménages

& blocage de l’investissement productiF

 

 banquiers usuriers 2 copie 

Source : Hicham El Moussaoui, Analyste pour libreafrique.org, « Les banquiers au Maroc sont-ils des rentiers ? », Le Soir, n°1285, page 24, du 13/03/2013  Sources image  Le Soir du 04/11/2011, Strips Journal , Photocompostion : PHARAMSTER 

          On vous rapporte ici quelques idées marquantes d’une remarquable analyse publiée dans le journal Le Soir du 13/03/2013.

Un constat :

        Selon le dernier rapport du conseil de la concurrence traitant du secteur bancaire, entre 2005 et 2011, on apprend que le secteur bancaire marocain est dominé par deux banques, Attijariwafa Bank (AWB) et la Banque Populaire (BP). Dans cette étude on apprend aussi que le produit net bancaire (mesurant la rentabilité du secteur) a progressé de 30 % entre 2005 et 2011, en dépit du contexte de crise. Le secteur bancaire marocain serait-il si résilient* que ça ? (*  Résistant aux chocs)

En effet, c’est une question tout à fait pertinente, le décalage criant entre la rentabilité des banques et la crise économique, témoigne d’une anomalie manifeste du fonctionnement du système bancaire marocain.  

Analyse de l’auteur   
         « Si le secteur bancaire a vu ses profits exploser, en dépit du marasme actuel, c’est parce que c’est un secteur rentier. En effet, le secteur profite d’une rente de situation liée à sa structure oligopolistique (peu d’offreurs face à un grand nombre de demandeurs). Il n’y a qu’à voir les deux banques dominantes AWB et la BP … Cette structure est le résultat de plusieurs barrières à l’entrée. »

         L’auteur rappelle qu’en 2012 AWB et la BP ont réalisé, à tous deux, un bénéfice de 770 milliards de CTS. Une rentabilité qui s’explique en partie par la gratuité de la moitié des dépôts collectés auprès des clients, puisqu’il s’agit des dépôts à vue non rémunérés, contrairement à ce qui se fait en Tunisie ou en Égypte par exemple. Ajoutez à cela les facilités de BAM (Banque centrale marocaine) pour renforcer la liquidité des banques (baisse du taux directeur à 3 % et des réserves obligatoires à 4 %), et vous comprendrez mieux pourquoi les banques continuent à faire des bénéfices. Surtout qu’elles ne prennent pas beaucoup de risques car au lieu de prêter aux entreprises, elles préfèrent prêter aux ménages (moins risqués), aux entreprises publiques ou encore mieux, placer leurs ressources dans les bons de trésor.

L’avis du pharmacien : « Sauf erreur ou omission »

        C’est une réalité amère ; les banques continuent d’être dynamiques sur le marché du crédit à la consommation, allant jusqu’à la promotion de la stupidité à travers les crédits pour l’achat du mouton de l’Aïd, alors qu’elles restent très frileuses dés qu’il s’agit de crédit à l’investissement, exigeant moult documents et garanties (…) en particulier pour les petites et moyennes entreprises qui sont l’ossature de la croissance (comme le prouve le cas allemand). 

En claire les banques participent beaucoup plus au surendettement des ménages qu’a la stimulation de la création de richesse. En cela elles sont non seulement rentières mais elles constituent une source de blocage aux principaux investissements créateurs d’emplois et de croissance économique.

Par ailleurs La surconsommation favorisée par le crédit à la consommation avantage le plus souvent les produits importés (voitures, électroménagers …) ce qui aggrave la balance commerciale du pays.                   

       Comme le montre l’analyse de l’auteur, la raison de cette situation ahurissante est toute simple, les banques ne veulent prendre aucun risque, ce dernier est totalement endossé par le contractant (au cas où on daigne lui débloquer son crédit à l’investissement). Au final, les banques ne se comportent absolument pas en tant qu’entrepreneurs financiers, car le b.a.-ba de l’entrepreneur c’est la prise de risque. Le système financier marocain parait, pour les simples roturiers économiques que nous sommes, plus comme une sangsue économique qu’un catalyseur de la croissance.     

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L
Merci pour cette synthèse, dans un contexte de crise les prêteurs ne prennent pas beaucoup de risque, avec un particulier s'il est propriétaire il y a une garantie pour la banque mais pas forcément pour une entreprise, mais finalement le prêt bancaire devient du prêt sur gage, pas très stimulant pour l'économie. N'y aurait il pas une banque en ligne moins chère comme dans d'autres pays...
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S
c'est un choix de politiciens finalement et les banques ne peuvent que suivre les mesures imposées.
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W
Was that supposed to be humorous, I'm not sure.
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C
En tout cas, si c'est la politique général du pays de favoriser l'investissement, les banques ne peuvent que faire en fonction. Pourtant l'accès au crédit devrait être généraliser qu'importe le type, il faut juste l'adapter au type du profil
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A
"Pourtant l'accès au crédit devrait être généraliser qu'importe le type" peut être ... tout en favorisant d'abord le crédit à l'investissement qui celui qui crée le plus de richesse à long terme
M
It was surprising to read that even with the economic crisis on action the Moroccan Banking sector has shown great improvement in the internet banking income sector. I appreciate the effort behind this post. Thanks for the share. Keep on posting.
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A
thank you very much.
C
c'est certes paradoxale, les politiques marocains devraient travailler sur cela pour stimiler l'investissement, et amener les marocains à faire des emprunts qui seront plus bénéfiques à l'économie. LES banques aussi doivent prendre des mesures incitattives,
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